UMR7533

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Émilie Crémin

Chargée de recherche et de coordination scientifique
University of Glasgow (2020-2024)
ORCID
Géographie et environnement
Thèse co-dirigée Joëlle Smadja – Centre d’études himalayennes, UPR 299, CNRS – CESAH (Centre d’études sud-asiatiques et himalayennes) Annick Hollé, MCF – Ladyss UMR 7533 – Ecole d’Architecture de Toulouse
Site internet : http://creminemilie.com

THÈMES DE RECHERCHE DÉVELOPPÉS

 

    • Mes recherches portent sur les interactions entre sociétés et milieux, et tout particulièrement sur les territoires des cours d’eau. Je questionne les effets des aménagements hydrauliques sur les dynamiques hydromorphologiques et sur l’organisation des communautés riveraines.

 

THÈMES DE RECHERCHE DÉVELOPPÉS

Environnement, changements environnementaux, systèmes socio-écologiques, savoirs écologiques locaux, évaluation des risques environnementaux

CHAMPS GÉOGRAPHIQUES

Inde, Bangladesh (Madhya-Pradesh, Nord-est de l’Inde, plaines alluviales et Himalaya) ; France, rivières ; Pérou ; Vietnam

PRINCIPALES ACTIVITÉS DE RECHERCHE

Depuis janvier 2020 – Post-doc University of Glasgow – Chargée de recherche pour le projet UKRI GCRF Living Deltas – Profil Profil en ligne https://livingdeltas.org/ 

Janvier 2017 – Octobre 2017 – Mission de recherche – EFEO de Ho Chi Minh Ville, puis à Paris : Réalisation d’un film documentaire sur la gouvernance de l’eau et sur la participation des usagers dans la gestion d’un périmètre irrigué.

Avril 2015 – Octobre 2017 – Post-doctorat au sein de la Chaire « Capital environnemental et gestion durable des cours d’eau », UMR 6042 Géolab, Université de Limoges (2,5 ans)

Février 2015 – Volontariat au SPDA (Sociedad Peruana de Derecho Ambiental) (1 mois) : organisation d’ateliers participatifs dans le cadre du projet

2007 – 2014 (6 ans) – Doctorat de Géographie à l’Université Paris 8 Saint-Denis, affiliée au laboratoire Ladyss UMR 7533, Centre d’études himalayennes UPR 299, Institut français de Pondichéry IFRE

RESPONSABILITÉS SCIENTIFIQUES ET ADMINISTRATIVES

Animation scientifique avant 2017
23-25 juin 2017 : Organisation du panel « Changes in religious practices in North-east India » pour le Congrès du Réseau Asie-Pacifique
17-18 novembre 2016 : Organisation de la conférence AlterEau « Au-delà des dispositifs institutionnels : quelles formes alternatives de participation à la démocratie de l’eau ? », https://altereau-unilim.sciencesconf.org
8 avril 2013 : Organisation d’une demi-journée d’étude sur la Narmada, un fleuve sacré du centre de l’Inde – Approches pluridisciplinaires et cinématographiques – dans le cadre des journées d’étude thématiques du Réseau d’études sur l’Eau de l’Université Paris 8.
1er juin 2012 : Co-organisation de la 2e journée du Réseau d’études en Sciences sociales sur l’Eau de Paris 8 et Paris 10, en collaboration avec l’équipe du RésEau P8.
25 février 2012 : Journée des doctorants du Ladyss – co-organisée avec Hamidou Ly, doctorant du Ladyss.
20 juin 2011 : Organisation de la journée d’étude « Pratiques religieuses au Nord-est de l’Inde » au Centre d’études himalayennes, campus CNRS A-G Haudricourt de Villejuif.
1er juin 2011 : Co-organisation de la 1re journée du Réseau d’études en Sciences sociales sur l’Eau de Paris 8, en collaboration avec l’équipe du RésEau P8.

ACTIVITÉS D’ENSEIGNEMENT / DIRECTION DE THÈSES

Depuis 2020: environ 30h d’enseignement annuel à University of Glasgow

2017-2018 : ATER, temps complet, Université Paris 8 Saint-Denis, UFR Géographie – Licence
2015-16 : Chargée d’enseignement vacataire, Université de Limoges, UFR Géographie – Master
2015 : Interventions ponctuelles, École nationale des ponts et chaussées, Université de Nanterre, UFR Géographie – Master
2013-2014 : ATER, temps complet, Université de Strasbourg, UFR Géographie – Licence et Master
2008-2011 : Monitorat, Université de Paris 8, UFR Géographie – Licence

TITRE DE LA THÈSE

Entre mobilité et sédentarité : les Mising, ’peuple du fleuve’, face à l’endiguement du Brahmapoutre (Assam, Inde du Nord-Est) Disponible sur HAL

RÉSUMÉ DE LA THÈSE

Thèse de doctorat soutenue à l’Université Paris 8 Saint-Denis le 9 décembre 2014
Intitulé : Entre mobilité et sédentarité : les Mising, ’peuple du fleuve’, face à l’endiguement du Brahmapoutre (Assam, Inde du Nord-Est)

Les catastrophes naturelles au nord-est de l’Inde, tout comme dans le reste du monde, attirent régulièrement l’attention des médias. Au-delà des interventions d’urgence, il s’avère nécessaire de prendre du recul afin de mieux cerner l’origine des évènements et les stratégies d’adaptation déployées par les populations pour y faire face. Suivant une approche interdisciplinaire mêlant hydro-géomorphologie, éco-anthropologie et political ecology, cette thèse apporte un éclairage nouveau sur les dynamiques du Brahmapoutre, les interactions sociétés-milieux et la gestion des risques dans une région peu étudiée. En Assam, chaque année au cours de la mousson, le fleuve Brahmapoutre entre en crue et déborde dans sa plaine, déposant sur son passage des sédiments sableux et des limons fertiles. Dans cet espace densément peuplé, les Mising – population originaire de l’Himalaya oriental, Scheduled Tribe d’Assam – ont longtemps adapté leurs modes de vie à ce milieu dynamique. Au rythme du fleuve, les Mising pratiquent plusieurs types de riziculture, utilisent différentes techniques de pêche et déplacent leurs villages dans les espaces exposés aux inondations en suivant le mouvement des chenaux. Or, en 1950, un séisme majeur provoqua d’importantes modifications de l’hydrosystème fluvial, bouleversant ce système socio-écologique fragile. Pour contrôler le Brahmapoutre et mettre en valeur les territoires, la région connut dès le XIIe siècle des programmes d’endiguement et d’administration foncière sur la rive sud. À partir de 1954, l’État d’Assam étendit l’endiguement de part et d’autre du lit mineur. Ces aménagements incitèrent les communautés paysannes à se sédentariser dans les périmètres protégés en les contraignant à respecter les nouvelles délimitations foncières. Toutefois, depuis 1988, des ruptures de digues soudaines ont été à l’origine d’inondations récurrentes dans les espaces censés être protégés, tandis que l’érosion se poursuit, emportant les terres de plusieurs villages des subdivisions de Bokakhat, Majuli et Dhakuakhana, objets de cette thèse. L’objectif général de cette thèse est de montrer – à l’aide d’exemples pris dans trois localités – comment les aménagements fluviaux et les politiques foncières ont provoqué une crise sociale et environnementale obligeant les Mising à réajuster leurs pratiques agricoles tout en renégociant leur place au sein de la société et du territoire assamais. Ainsi, à Bokakhat, les Mising négocient leurs droits d’accès aux ressources avec les autorités du parc national de Kaziranga ; à Majuli, ils travaillent pour les institutions religieuses vaishnavites et les propriétaires terriens assamais ; à Dhakuakhana, certains d’entre eux se réfugient illégalement sur les débris de digues et espèrent que leurs terres pourront redevenir fertiles, tandis que d’autres émigrent. Dans ces situations socio-économiques distinctes, les Mising adoptent différentes stratégies socioreligieuses. Ils sont partagés entre ceux qui souhaitent s’insérer au sein de la société assamaise en adoptant les cultes vaishnavites localement dominants, ceux qui envisagent d’accéder au monde globalisé par une conversion au christianisme, et ceux qui affirment une identité tribale en faisant revivre des cultes plus anciens. En représentant l’ensemble de la communauté devant l’État d’Assam, les organisations politiques mising demandent plus d’autonomie territoriale vis-à-vis de Delhi. Un projet néanmoins difficile à mettre en œuvre, car les villages mising sont dispersés parmi ceux d’autres communautés d’Assam. Dans quelle mesure ces stratégies permettront-elles aux Mising de maintenir leurs capacités d’adaptation dans un milieu changeant ?