La création d’une métropole n’est pas contradictoire avec les normes internationales d’aménagement du territoire en permettant une meilleure articulation du développement urbain-rural au sein d’une même structure territoriale auparavant répartie en différentes petites unités administratives. A cet égard, la naissance du Grand Debre-Berhan constitue une avancée par rapport au statut d’aire métropolitaine de la capitale, toujours en proie à d’interminables débats identitaires. Bien que Debre-Berhan soit sporadiquement affecté par des conflits et des insécurités, la planification actuelle de la métropole semble répondre à un consensus politique avec l’objectif de construire une métropole à proximité de la capitale. Mais les mêmes erreurs commises autour d’Addis-Abeba, la dépossession des ménages ruraux ayant conduit aux troubles de 2014-2018, sont un risque pour la métropole de Debre-Berhan si des compensations appropriées et des politiques innovantes ne sont pas prises en temps voulu.

L’objectif principal de cette recherche est d’identifier les principaux facteurs conduisant à l’expulsion des ménages ruraux et au refus public d’une compensation adéquate. À l’aide de cartes de l’évolution de l’utilisation des terres, d’entretiens approfondis et de groupes de discussion composés d’agriculteurs et d’informateurs clés d’organismes publics, de questionnaires, je souhaite montrer la transformation des communautés rurales qui vivent encore dans la zone métropolitaine, leurs vies et leurs propositions d’être correctement indemnisées et surtout leurs capacités à exprimer des projets individuels et collectifs menant à la coexistence d’une société urbaine-rurale.