Cette thèse s’intéresse aux dimensions spatiales des mobilisations (Bonny et Ollitrault, 2016 ; Dechezelles et Olive, 2019). Elle propose d’interroger les espaces de re-politisation à l’ère du post-politique (Penny et al, 2019) ainsi que les formes de résistance quotidienne dans les sociétés néolibérales capitalistes (Jacquemain & Frère, 2019). Elle fait l’hypothèse que l’occupation et la réappropriation d’espaces inoccupés et en marge dans les villes peuvent servir d’espaces de sociabilisation pour un passage à l’acte dans la trajectoire d’engagement d’un individu. Il s’agit également de replacer ces formes d’engagement au sein des contradictions de ces occupations temporaires conventionnées. En effet, bien qu’insérées dans des stratégies néolibérales d’optimisation du foncier, délégation de services publics et d’orchestration de l’attractivité urbaine (Faburel, 2018), ces occupations temporaires sont également des lieux où se construisent des formes d’infrapolitique (de Certeau, 1980 ; Scott, 1990) par des savoirs faire et des modes d’habiter développés collectivement in situ. L’analyse de ce travail de recherche s’appuie sur une enquête ethnographique démarrée en 2017 au sein de trois lieux d’occupation temporaire en banlieue parisienne : Vive les Groues à Nanterre (92), l’Agrocité à Bagneux (92) et le jardin de la Récolte Urbaine à Montreuil (93).