Le présent projet de thèse est une contribution au débat de méthodes et d’approches sur l’évaluation des politiques publiques. Il vise à interroger les propriétés politiques du succès de l’action publique aux Suds en s’intéressant à la fabrique relationnelle et idéationnelle de l’action publique. Il s’inscrit dans le faisceau naissant des travaux qui mobilisent l’Analyse des réseaux sociaux (ARS) et ses outils spécifiques à des fins d’évaluation de projets, de programmes ou de politiques publiques. Dans le domaine du développement, cette branche naissante de l’évaluation met la structure des relations entre acteurs au cœur de la démarche évaluative des politiques publiques, s’inscrivant dans l’idée que la « fabrique politique des politiques publiques » compte.
A minima, elle est un déterminant essentiel de leur succès (Zittoun, 2013). S’écartant de la démarche économique standard, l’évaluation relationnelle considère la construction sociale de l’action publique comme un élément essentiel de sa performance.L’hypothèse forte est que la cohérence interne, l’effectivité et, à terme, la pertinence et l’impact réel de la politique publique sont effectivement dépendants de la composition de l’arène politique et du jeu des coalitions d’acteurs qui se forment. Mais en se fondant sur une démarche scientifique, il s’agit d’objectiver d’une part les relations au sein du réseau d’action publique et d’intégrer la dimension cognitive de ces relations pour leur donner sens.