Cette thèse vise à déterminer économétriquement le degré de complémentarité entre relations salariales (politique de formation, degré de concertation avec les représentants du personnel, etc.) et caractéristiques financières (taux d’endettement, proportion du crédit de long terme, autofinancement, etc.). Les données sur les relations salariales proviennent de l’enquête REPONSE de la DARES ; celles sur les caractéristiques financières de la base DIANE qui regroupe les données extraites des comptes sociaux. L’idée est d’évaluer l’influence de l’une sur l’autre et de montrer sur quelle base se font le choix du mixe mode de financement-relations salariales.
Cette thèse s’inscrit dans la méthodologie développée pour le Japon par Aoki, Miyajima, et Jackson de 2008 qui montrent que la libéralisation financière n’a pas entraîné un changement uniforme dans les relations salariales comme le prévoyait la théorie originelle des complémentarités. Néanmoins, il semble que les choix finance-relations salariales ne soient pas laissés à la discrétion des entreprises mais obéissent à des logiques propres à l’histoire japonaise.
L’hypothèse est que si la même diversité s’observe en France (ce que les premiers résultats tendent à montrer), les choix pourraient découler d’une logique territoriale, reflétant les particularités de l’industrialisation des différentes régions françaises et l’existence d’acteurs financiers mais aussi de traditions dans les relations salariales différentes.