Docteure en sciences de l’environnement, Université de Lausanne
ORCID: 0000-0003-4755-0272
Alternatives agricoles; alterpolitique; infrapolitique; Japon ; mésologie ; militantisme existentiel ; paysages nourriciers ; politique de préfiguration; permaculture ; satoyama; soi mésologique ; Suisse ; transition agroécologique; utopie concrète.
Actuellement : Chercheuse associée au Ladyss; membre de l’équipe « Populations japonaises/Dynamiques territoriales » à Inalco/Infrae
Février 2023- février 2024 Post-doc, Université de Reims Champagne-Ardenne – chargée de recherche pour le projet Âge2SCoT (dirigé par Dr Benoît Dugua) : la planification territoriale à l’épreuve de la transition agroécologique et du changement climatique.
2016-2023 – Doctorat en sciences de l’environnement au sein de l’Institut de Géographie et Durabilité de l’Université de Lausanne
2025 Chargé de cours « Agroécologies, engagements et paysages », Université de Lausanne, FGSE, semestre de printemps
2024 Chargée de séminaire pour le cours propédeutique de 1ère année « Géographie, société, environnement: approches et théories contemporaines » (dirigé par Prof.M. Stock), Université de Lausanne, FGSE, semestre d’automne.
2023 Interventions ponctuelles dans différentes universités (Cours d’économie domestique et permaculture à Kanazawa University Japan, Cours sur l’agroécologie et l’urbanisme agricole à Université Reims Champagne-Ardenne)
2022 Assistante-tutrice pour le cours de Géographie pour 1ère année de Bachelor: « Milieu, Environnement, Territoire » (Prof.Mathis Stock et Dr. Arthur Oldra), Université de Lausanne, FGSE, semestre d’automne
2015-2021 – Assistante diplômée pour les enseignements et mémoires de master du Prof. Christian Arnsperger (Bachelor en géosciences de l’environnement + Master en Fondements et pratiques de la durabilité), ponctuellement pour Dre Joëlle Salomon Cavin. Faculté des Géosciences et de l’Environnement, Université de Lausanne.
Thèse (soutenue en 2023) : « En quête d’autres milieux. La permaculture au prisme de la mésologie en Suisse et au Japon». Directeurs: Prof. Christian Arnsperger (Institut de Géographie et Durabilité, UNIL), et Dr. Yoann Moreau (Laboratoire d’Anthropologie politique, EHESS)
La multiplicité des définitions de la permaculture qui coexistent aujourd’hui complexifie sa délimitation, mais elle est aussi le signe du dynamisme des communautés qui s’en prévalent, la diffusent et la concrétisent, et ce faisant, l’adaptent et en renégocient le sens. Depuis sa conceptualisation en Tasmanie dans les années septante par Bill Mollison et David Holmgren, le concept de la permaculture s’est exporté et a inévitablement évolué. Que signifie la permaculture aujourd’hui ? Comment circule-t-elle ? Comment son sens est-il disputé, fragilisé, stabilisé ?
Cette thèse propose de suivre la permaculture en Suisse et au Japon et de raconter, à travers une série de récits, ce qu’elle y motive comme bifurcations, négociations et expérimentations. Ces pays offrent un contraste intéressant, car, bien qu’ayant une histoire différente des relations aux non-humains et d’évidentes spécificités territoriales et pédo-climatiques, ils sont tous deux confrontés aux limites écologiques et humaines de leur système agricole industrialisé et à la nécessité de la transformer à l’aune de ces limites. Un des objectifs était de mettre en lumière les diverses réponses et stratégies proposées par les permaculteurs et permacultrices face à cette situation.
Afin d’analyser les dynamiques par lesquelles la permaculture se concrétise de manière relationnelle et contextuelle, selon des trajectoires de vie, des lieux et des territoires, j’ai fait le choix de l’étudier au prisme de la mésologie. La mésologie, ou « étude des milieux humains », est une perspective développée par le géographe Augustin Berque, qui ambitionne de dépasser les dualismes du paradigme moderne grâce à des concepts radicalement relationnels : milieu, trajectivité, médiance. Elle offre ainsi des outils conceptuels et critiques à même de décrire les fluctuations du sens de la permaculture en fonction des milieux.
Tant la permaculture que la mésologie peut lue comme une quête d’autres milieux – autres que ceux du grand récit du progrès, du capitalisme et de la modernisation écologique, et autres que ceux qui se dessinent à travers l’esthétique d’effondrement brutal qu’évoque l’Anthropocène. Qu’est-ce que ces quêtes engagent comme vision du sujet et expérience de soi ? Afin de faire ressortir leurs implications existentielles, expérientielles et politiques, je propose le concept de « soi mésologique », que j’ai construit en m’inspirant du « militantisme existentiel » de l’économiste hétérodoxe Christian Arnsperger, du « soi écologique » du philosophe Arne Næss et du « militantisme spirituel » de l’autrice féministe queer décoloniale Gloria Anzaldúa.
L’objectif de cette thèse est triple : 1) explorer et conceptualiser une disposition de soi qui arrive à tenir la tension entre reconnexion au milieu et déconnexion au système, en d’autres termes, qui fasse preuve de d’acceptation critique et incarnée ; 2) mettre en évidence ce qui, dans la permaculture, s’apparente à cette disposition de soi, et en quoi cette dernière est motrice d’une transformation des milieux ; 3) mettre en lumière les paysages et frictions que la permaculture fait émerger à travers ces transformations.
L’approche méthodologique est une mésographie – une ethnographie mésologique. Elle consiste en des enquêtes de terrain basées sur de l’observation participante dans une trentaine de lieux et au sein de diverses associations et sur cinquante entretiens semi-directifs avec des pionniers, porteurs de projets et membres actifs.
Les apports principaux de cette recherche sont, 1) de raconter concrètement la permaculture par des « récits de milieux » qui permettent de saisir conjointement des trajectoires de vie et des trajectoires de lieu ; 2) de donner à voir, à travers des « récits de frictions paysagères », les opportunités de, et les obstacles au changement que chaque territoire apporte ; 3) de situer le « soi mésologique » à l’interface entre la critique existentielle du système dominant et une attention et un prendre-soin renouvelé aux vivants.
Actuellement engagée auprès d’acteurs du milieu artistique en tant que consultante en écologie/mésologie/permaculture; collaboration arts-sciences et recherche commune d’autres épistémologies et relations au vivant; développement de nouvelles méthodologies incarnées et multiespèces, d’inspiration écosomatique (embodied science and multispecies studies and ethnography).
– Collaboration avec la chorégraphe Nicole Seiler autour de « Monologues », en s’inspirant des comportements d’oiseaux pour retravailler la relation corps-voix et les significations de « prendre la parole », « s’exprimer » ou « laisser parler » (2024-2025)
– Accompagnement du Festival d’art contemporain Far° à Nyon (Suisse) sur le projet « PERMA-CULTURE » et la transition vers un modèle organisationel perma-curatorial, aux côtés du chorégraphe Grégory Stauffer et du coach social Clément Demaurex (2022-2025)
– Collaboration avec la chorégraphe Ruth Childs autour de « Communauté discrète d’hippocampes danseurs », avec le support du Théâtre de Vidy Lausanne, qui adressait la problématique de la disparition des hippocampes et plus largement des espèces qui ne sont pas considérés comme indispensables. (2020-2021)
Articles dans une revue
Chapitres d’ouvrage collectif